16 sept. 2010

A 100%

Qu'on se mette d'accord : un blog c'est bien un endroit où on peut exposer toute sa vie trépidante avec plein de "moi, je"??
Bon, alors je vais faire comme chez moi, hein, parce que là j'en ai besoin.

J'ai repris le travail à 100% depuis deux semaines. Et moi, tout à fait égoïstement d'ailleurs, je trouvais ça vachement bien! Bon, plus fatigant, certes, parce qu'à la maison je veux faire autant de choses qu'avant mais que j'y arrive pas... Mais au boulot, quel bonheur! De ne plus avoir l'impression d'être là en simple visiteur, de suivre ce qu'il se passe, et surtout d'envisager des projets complets et leur suivi. Wahou, passer de 80 à 100%, ça booste!

Mais Antoine... Déjà, il me manque, c'est sûr. Pas un peu, beaucoup. Avec l'école il se couche plus tôt, et avec mes horaires pourris (merci le service public), je ne le vois pas un samedi sur deux, et le soir pas avant 19h.
J'avais anticipé sa fatigue, le fait qu'il serait un peu déboussolé. D'où la présence de super Nounou, qui dans un premier temps va le chercher à midi et le cocoone toute l'après-midi. Comme ça pas de garderie, de centre aéré et de garde à domicile pour le moment. Ouf, on respire.
Sauf que non. Les journées sont longues pour lui. Il me le dit, de plein de manières différentes.
Sa façon de se jeter à mon cou quand je vais le chercher, déjà. Oh il était content avant, mais là on sent un réel soulagement.
Ses petites phrases : "je suis content de te revoir" "tu m'as manqué".
Allez, vous me direz que c'est mignon, que c'est normal.
On passe au plus hard?
Ok.
Le fait qu'il ne pleure pas pour aller à l'école mais qu'il pleure quand je lui dis que je travaille jusqu'au soir.
Ou encore sa petite phrase de ce matin.... Antoine se lève, vient dans mon lit. D'habitude, ses premiers mots sont des mots d'amour. Là, ça a été des mots d'angoisse...
"Maman, t'as pas assez d'argent?"
Moi, surprise, je le rassure et lui dis que ça va.
Lui, logique : "alors tu vas pas travailler??"
Je lui ai expliqué que j'aimais travailler, que si je voulais continuer à avoir assez d'argent je devais travailler, et que lui ça lui permettait de faire plein de choses en mon absence. Mais lui, il s'en fichait de tout ça. Il pleurait dans mes bras, et me demandait "pourquoi tu travailles tout le temps?".

Bon, je sais, il faut relativiser. Ce n'est pas le seul, sans doute, et je ne fais pas partie des personnes qui ont les horaires de travail les pires. Oui, mais c'est mon fils.
Je sais aussi, qu'il s'y fera. Je trouve ça tellement triste qu'il faille s'y faire de cette façon. Ca pourrait pas se faire en douceur?


Allez, vivement ce week-end, qu'on se retrouve un peu... En attendant, moi, je vais étudier la possibilité de reprendre à 80%? Ou chercher un job avec des horaires moins contraignants?

Mélancoliquement vôtre,
Elise

4 commentaires:

  1. Vous avez raison tous les 2 ! mais comment faire ? c'est vrai qu'à cet âge ils ont besoin de beaucoup de présence de leur maman et c'est dur de faire un choix. Bon courage
    Véro

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  2. Erf comme je te comprends... J'ai pour ma part fait le choix d'un 80%, mais c'est parce que je peux me le permettre... Pour autant, c'est tous les matins que Titouan par exemple me dit non quand je lui dis qu'il faut se préparer pour aller à la crèche... Dis toi que quoi qu'on fasse, ils sont petits, ils trouveront toujours qu'on n'est pas assez avec eux. Et pourtant, apprendre à se séparer un peu c'est apprendre l'autonomie, pour leur bien plus tard, cette fichue autonomie, il faut qu'ils l'apprennent.. Tu ne pourras pas toujours être avec lui !
    En attendant, gros bisous pour mettre un pansement sur ton cœur de maman...

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  3. Je suis à temps plein mais je bosse soit de 6h30 à14h soit de 13h30 à 21h, ce qui me laisse encore du temps avec Mathilde
    Mais comme je te comprends...

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  4. Sealeha a raison, et je veux bien faire un gros bisous sur ton cœur de maman et sur son cœur de petit garçon tout mignon.
    Une réflexion me vient à l'esprit cependant, à l'heure où l'on découvre à nouveau que les femmes ont une retraite bien moins élevée que celle des hommes parce qu'une carrière souvent incomplète : une réelle avancée vers plus de justice dans notre pays sera tangible lorsque autant de papas se poseront cette même question.

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